La délocalisation du service NTIC, une opportunité à exploiter par Madagascar

janvier 14, 2008

               La domination par les coûts est stratégique pour les entreprises pour rester concurrentielle. La délocalisation est un moyen de réduire substantiellement les coûts de production, allant jusqu’à 25%. La crise financière a ralenti le mouvement de délocalisation actuel. Toutefois, le choix du pays de délocalisation est vital pour le succès d’une externalisation. L’index de classement de AT Kearney sur les pays les plus attrayants en termes de délocalisation a placé l’Ile Maurice en 25ème position. Ainsi se pose la question : Pourquoi Madagascar ne figure-t-elle pas dans le top 50 ? Nous allons donc essayer de voir quelques critères influents sur le choix de la destination de délocalisation pour le cas de Madagascar.

                   Le premier critère du choix du pays de destination est le coût de la main d’œuvre, sur ce point, Madagascar est très attrayant. En effet, 500 euros permet de régler toute charge comprise un ingénieur informaticien débutant à Madagascar alors qu’il en faut dans les 3 500 euros en France.

                Le second critère est la disponibilité de compétence qualifiée, ce critère laisse encore à désirer pour Madagascar. Actuellement, les grandes écoles en IT à Madagascar offre environ 200 ingénieurs informaticiens par an, ce qui est déjà insuffisant pour le marché du travail du secteur actuel. Face à la situation, des initiatives ont été prises par les acteurs locaux. Entre autre, lancement de programmes master en NTIC, des cursus de formations spécialisées en offshore, des formations pré-embauche dans les SSII pour se positionner par rapport aux besoins technologiques des partenaires étrangers.

             Le troisième critère est la présence d’une infrastructure de communication de qualité. Madagascar a raté la coche avec le projet SAFE, pour se relier en haut débit avec le reste du monde en 2001, mais peut se rattraper avec le projet SAFE/LION ainsi que le projet EASSY pour disposer d’un réseau de haut débit de fibre optique. Si le branchement au haut débit à  l’international est déjà effectif, les retombées palpables en termes de connectivité individuelle commencent à être ressenties.

             Le dernier mais non la moindre point considéré est l’environnement d’affaire en général. Madagascar a encore une fois terni son image avec la crise politique actuelle.  Toutefois, l’offshore reste un secteur plus ou moins épargné par la crise du fait de sa dématérialisation.

            Madagascar pour attirer les entreprises occidentales à se délocaliser chez lui doit faire des efforts en termes de formations professionnelles de haut niveau sur les NTIC. Par ailleurs, le pouvoir public doit créer un environnement sain en commençant par la libération effective de la télécommunication et par des mesures d’incitation fiscale pour encourager les opérateurs du secteur à renforcer leur investissement.